ErminaMéthodologie
Heinrich Gross travaux miniers batées et voie de roulage

Archéométrie

L’archéométrie a pour objectifs de déterminer l’origine, la datation et la technologie des matériaux retrouvés au cours de la fouille. Les recherches ont lieu en laboratoire. Cette “deuxième fouille” recouvre un champ d’investigation pluridisciplinaire relativement vaste et complexe.

Parmi les spécialités souvent utilisées dans le cadre de l’exploration minière et de l’étude du patrimoine industriel, figure l’archéodendrométrie.

 

chêne prelevé dans les mines des Vosges saônoises

 

L’archéodendrométrie.Le bois est omniprésent depuis que l’homme a été capable de réaliser des outils, des objets, des armes, de s’abriter et de se chauffer.

Remarquablement bien conservé dans le sol, les bâtiments ou au travers d'objets, cet artefact végétal arrive au laboratoire avec des informations souvent indispensables ou complémentaires de celles détenues par les archéologues, historiens et historiens d’art.

Pour les restituer, on fait appel à l’archéodendrométrie. Cette discipline concerne la micrographie du bois, la dendrochronologie, le « dendroprovenancing », la tracéologie et la dendromorphologie. Le bois est, en effet, un excellent traceur chronologique, technique, géographique, culturel, économique et même politique.

Ces études s’appuient sur des techniques variées d’imagerie à partir d’observations directes, par infrarouge, ultra-violet, radiotomographie, microtopographie, scanographie ou encore prospections terahertz, sans danger pour le bois, mémorisées et reproductibles.

Dans les puits et les galeries de mines, on trouve le bois sous forme de billes ou piliers de soutènement, voies de roulages, hourdage, planchers, outils… Les études menées depuis les années 1985 dans les secteurs franc-comtois et vosgiens, montrent une grande connaissance des arbres et de la mise en œuvre du matériau bois par les exploitants mineurs. Cette intentionnalité évidente est liée à un choix de bois varié en quantité et en qualité, dont une exploitation parfois trop intensive pouvait aboutir à un total appauvrissement des zones forestières aujourd'hui,visible au travers des cernes.

Ces phénomènes sont parfaitement bien datés par dendrochronologie, à l’année près voire la saison grâce à des prospections et des fouilles quasi-exhaustives associées à des prises de données anticipatives et à des prélèvements soignés permettant la conservation des derniers cernes sous écorce.

Les données récoltées, sous forme de banque de données, sont également utilisées pour étudier des sites pour lesquels il existe peu de documentations ou pour des objets comme certains instruments de musique dont la table d’harmonie est réalisée à partir de résineux jurassien ou de peintures sur panneaux de sapin vosgien.

Le principe repose uniquement sur le cerne qui représente une année de la vie de l’arbre dans nos régions tempérées : l’hiver, l’arbre est au repos. Chaque année ce cerne varie en fonction des événements écologiques, météorologiques (pluie, canicule) et humains (coupe, émondage).
La largeur des cernes permet, entre autres, de restituer des renseignements aussi variés que ceux liés au temps (datation à l’année près), aux paysages forestiers (écologie, forêt d’origine), aux activités anthropiques (habitat, artisanat, art) voire au climat.

À l’aide de moyens informatisés, on compare cette série de largeur de cernes annuels à des séries de références qui représentent toutes une région donnée et du même genre végétal pour en déterminer la date absolue (ou calendaire) du dernier cerne présent et élaboré du vivant de l’arbre considéré. Suivant le comportement de la séquence sur la chronologie, on peut également définir l’origine biogéographique de l’arbre.

Cernes sur une tranche de sapin
Coupe arbres pour travaux miniers souterrains Corps de pompes in situ batées Fragments d'échelle en bois

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