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La mine de Château-Lambert (Haute-Saône)

Un gisement quartzeux cupro-molybdifère

Les sources textuelles témoins d’histoire mouvementée. Les textes connus concernent des conflits de propriétés avec les Ducs de Lorraine qui prétendaient que les mines se trouvaient sous leurs terres. Ce qui était en partie exact, puisque les filons s'étendaient jusqu'au Thillot.

Dans ce contexte, la surenchère, mais aussi le souci d'assurer la mainmise sur les concessions amenèrent Philippe II à permettre aux mineurs de s'installer sur place avec de nombreux privilèges. Ces conditions avantageuses et la prospérité de la mine attirèrent de nombreux ouvriers, venus de la vallée de Giromagny et même d'Allemagne et du Tyrol. Les filons furent exploités pour le cuivre jusqu'à la fin du XVIIe siècle.

En 1748, De Gensanne, célèbre minéralogiste, acheva le long travers-banc Saint Jean de 445 mètres sous le tertre portant l'église de Château-Lambert. L’ensemble du gisement pouvait être mis hors d'eau sur près de 200 mètres de dénivelée. L'exploitation déclina alors pour s'arrêter vers 1758.

Elle ne reprendra qu'au début du XXe siècle en partie sous l'occupation allemande pour l'extraction du molybdène uniquement.

Les travaux se sont développés sur un allongement de 300 mètres et le filon a été complètement dépilé de la cote 685 (niveau 0) jusqu'à la cote 840 où il affleure en ligne de crête, soit sur une hauteur d'environ 200 mètres suivant le pendage.

Au total le développement de la mine couvre plus de 3 000 mètres de réseau souterrain. Le cheminement topographique réalisé sur l’ensemble du réseau souterrain, atteint un développement total de 8 240 mètres.

Le filon est encaissé dans un massif de syénodiorite, affleurant sur plusieurs kilomètres carrés. Il est principalement composé de pegmatite variant jusqu'au quartz filonien. Dans cette gangue se rencontrent les minéraux différents tels que la molybdénite (MoS2), la chalcopyrite (CuFeS2) et la pyrite(FeS2). La puissance de cette formation varie de 0,30. à 1,20 mètre.

En surface, le volume des roches accumulées, constituant la halde principale, est évalué à près de 50 000 tonnes. Visibles au-dessus du village de Château-Lambert la végétation ne les ayant pas recouvertes, elles attestent de l'importance des dépilages souterrains qui affectèrent la totalité du massif.

L'exploitation consistait à vider le filon en l'attaquant par le sommet au niveau de ses affleurements : ce sont les exploitations les plus anciennes, visibles au lieudit “ la tête du midi ”.

L’hydraulique au cœur du dispositif d’exhaure. ÀChâteau-Lambert, le filon incliné de 40-60° a posé aux mineurs de nombreux problèmes techniques. Au fur et à mesure de leur enfoncement, les travaux devenaient de plus en plus difficiles pour l’évacuation du minerai et surtout celle de l'eau qui envahissait les galeries.

Auparavant, cette eau était remontée vers un travers-banc supérieur par des pompes qu’actionnées deux grandes roues hydrauliques installées dans la mine (travers-banc Saint Georges). Ces roues, d'un diamètre de 9 à 10 mètres, étaient elles-mêmes mises en mouvement par l'eau de plusieurs étangs situés sur les crêtes. Elle était acheminée par des canalisations en bois puis par de larges gouttières taillées à la pointerolle dans le rocher.

Les vestiges miniers sont nombreux, en particulier les haldes étendues sur une vaste superficie. Jadis emplacements d’imposants ateliers de traitement du minerai. Ces espaces constituent.

Les bâtiments des mineurs, simples cabanes en bois ont disparus. Seul témoin du village minier, le portail en plein cintre de la chapelle Sainte-Barbe, patronne des mineurs, subsiste à l'entrée de la chapelle actuelle.

Un site protégé au titre des Monuments Historiques. Depuis 1981, la mine de Château-Lambert est inscrite sur la liste supplémentaire des Monuments Historiques. Les réseaux souterrains sont classés au titre d’un arrêté préfectoral de biotope.

Au sein du musée départemental de la Montagne Albert Demard, une section consacrée à la géologie et à l’histoire minière a été inaugurée en 2009. Elle a pour objectif de permettre la valorisation des vestiges miniers découverts lors des travaux de sauvegarde du site.

Le site a fait l'objet d'investigations de la part des archéologues miniers de l’équipe ERMINA regroupés au sein d'un programme national de recherche sur les anciennes mines.

Carte ancienne avec chemin d'accès à la mine Entrée protégée de la mine Progression dans la mine

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